Qu'est-ce-qu'un gel de printemps
Le gel de printemps est un phénomène climatique redouté par les viticulteurs car il peut entraîner de sérieux dégâts sur les vignes notamment les vignes en stade de croissance. On parle de gel de printemps lorsque la température chute drastiquement pendant les nuits du printemps, l’eau présente dans les bourgeons et les jeunes pousses des plantes peut geler causant ce que l’on appelle des gelées printanières.
Après l’hiver, les températures commencent à se réchauffer et les bourgeons commencent à éclater marquant le début du cycle de croissance de la vigne.
Si une baisse de température survient à ce moment là, les jeunes bourgeons très sensibles au froid peuvent être endommagés, ce qui compromet la récolte future.
Le gel de printemps peut anéantir une grande partie de la production du vignoble, les viticulteurs doivent donc être particulièrement vigilants et recourir à diverses méthodes pour protéger leurs vignes comme les tours à vent.
Les types de gels
Les viticulteurs doivent faire face à différents types de gels qui peuvent affecter leurs vignes, notamment pendant le printemps ou les bourgeons sont plus vulnérables.
Le gel blanc ou gel de radiation
Ce type de gel est nommé ainsi en raison de la couche de givre blanche qui recouvre les vignes et les bourgeons. Il peut se former en fin de nuit juste avant le lever du jour lorsque plusieurs conditions climatiques sont réunies :
- Ciel clair : le gel blanc du printemps se produit la nuit lorsque le ciel est dépourvu de nuages. Les nuages agissent comme une couverture retenant la chaleur accumulée par le sol pendant la journée, sans eux, la température baisse plus rapidement.
- Vent faible ou absent : le vent faible favorise l’accumulation de l’air froid qui est plus dense à proximité du sol. Un vent plus fort disperserait cet air froid, réduisant le risque de gelée au sol et aux plantes.
- Humidité : le gel se forme avec l’humidité, lorsque l’humidité se condense, elle peut geler sur les surfaces froides créant une couche de givre.
Les dégâts causés par le gel blanc peuvent être limités si les conditions ne sont pas trop sévères et si la durée du gel est brève. Cependant, même une courte période de gel peut causer des dommages importants aux bourgeons de vigne qui sont en phase de développement actif, car ils sont très sensibles aux basses températures.
Le gel noir ou gel advectif
Contrairement au gel blanc, le gel noir n’implique pas la formation de givre. Ce type de gel est souvent associé à des conditions venteuses et à un refroidissement important des températures durant la nuit.
Le gel noir se caractérise par l’arrivée de masses d’air froid qui réduisent la température de l’air ambiant bien en dessous de 0°C.
Le gel noir peut survenir à tout moment pendant la nuit ou même pendant la journée si les conditions sont réunies :
- Invasion d’air froid : un gel noir survient par des masses d’air froid.
- Vent soutenu : contrairement au gel blanc, le gel noir est accompagné de vent. Le vent transporte l’air froid à travers le vignoble, ce qui empêche l’air plus chaud de se stabiliser près du sol refroidissant ainsi les plantes.
- Couverture nuageuse : le ciel peut être nuageux ou clair.
- Temps prolongé : le gel noir peut durer plus longtemps que le gel blanc, souvent plusieurs heures après le lever du soleil et quelquefois pendant la journée si les températures restent basses.
Le gel noir est plus destructeur que le gel blanc car il ne se limite pas à la surface des tissus végétaux. Il peut pénétrer plus profondément dans les plantes.
Les conséquences du gel de printemps
La gelée de printemps est un événement climatique redouté par les viticulteurs, car elle peut être préjudiciable pour les vignes qui sortent de leur dormance hivernale et qui sont plus sensibles au froid.
Une baisse soudaine des températures nocturnes sous le point de congélation peut entraîner le gel de l’eau à l’intérieur des bourgeons, causant des lésions cellulaires qui compromettent leur viabilité et leur développement.
Les conséquences des gelées printanières sont variées :
- Réduction du rendement : les dommages causés aux bourgeons peuvent réduire la quantité de fruit produit par la vigne, diminuant les rendements.
- Retard de croissance : les vignes touchées par le gel peuvent avoir un retard de croissance, car la plante doit soit réparer les dommages, soit développer de nouveaux bourgeons.
- Perte économique : pour les viticulteurs, les conséquences financières peuvent être importantes. La perte de récolte due au gel entraîne directement une perte de revenus.
Les techniques pour lutter contre les gels de printemps
Technique 1 - Asperger les vignes d'eau
Asperger les vignes d’eau pendant la nuit peut aider à prévenir les dégâts dus au gel et protéger les vignes du froid. L’eau en gelant libère de la chaleur, ce qui peut maintenir la température des bourgeons au-dessus du point de congélation. Cette méthode est efficace tant que l’aspersion est maintenue pendant toute la durée du gel.
Technique 2 - Ventilation
L’utilisation de tours à vent peut aider à mélanger les couches d’air froid près du sol avec l’air plus chaud en altitude, réduisant ainsi le risque de gel au niveau des vignes.
Technique 3 - Chauffage
Technique qui consiste à placer des chauffages, tels que des bougies ou des brûleurs à fuel entre les rangées de vignes. Cela permet de générer suffisamment de chaleur pour augmenter la température autour des plantes et des vignes réduisant ainsi les risques de gel.
Technique 4 - Voiles d'hivernage
Couvrir les vignes avec des voiles ou des toiles d’hivernage peut aider à retenir la chaleur du sol pendant la nuit et protéger les bourgeons du froid. Les voiles d’hivernage fonctionnent comme une couche d’isolation, piégeant l’air chaud du sol qui s’élève et empêchant l’air froid extérieur d’atteindre directement les plantes. Toutefois, le voile d’hivernage ne peut pas être utilisé dans les AOC, car cela modifie le terroir et le climat local.